Usage de l’eau du puits creusé à la main et maladies hydriques

Résumé

L’accès à l'eau potable est un problème majeur dans de nombreuses régions, notamment dans les quartiers périurbains où les puits creusés à la main sont souvent utilisés comme principale source d'eau. Cependant, ces sources d'eau peuvent être contaminées, entraînant des maladies hydriques comme la diarrhée, la fièvre typhoïde et le choléra. Cette étude se concentre sur l’utilisation de l’eau de puits creusé à la main dans l'aire de santé de Savio, au quartier Tabac de Lubumbashi, et son association avec la prévalence des maladies hydriques. L'objectif est d'analyser l'impact de l'utilisation de l'eau de puits creusé à la main sur la prévalence des maladies hydriques dans les ménages, en identifiant les facteurs liés à l’occurrence de ces maladies.

L’étude, réalisée auprès de 121 ménages dans l'aire de santé de Savio, est de type transversale et descriptive. Les chefs de ménage ont été interrogés face à face à l’aide d’un questionnaire structuré. Des variables comme l'usage de l'eau de puits, l'hygiène des récipients et des puits, ainsi que la distance des installations sanitaires, ont été analysées en relation avec la prévalence des maladies hydriques.

Cinquante-six pourcent des chefs de ménage interrogés étaient des femmes, avec une moyenne d'âge de 46 ans. 42% avaient un niveau d'études secondaires ou supérieures. Les professions variaient, mais la majorité (46%) étaient commerçants. Soixante-quatre pourcent des ménages ont signalé des cas de diarrhée, 62% des cas de fièvre et 19% des cas de choléra. Les analyses ont révélé une association entre l'utilisation de l'eau de puits et la diarrhée (OR = 0,13, p = 0,053) ainsi que l'hygiène des récipients et des puits, et l'occurrence de maladies hydriques.

L'utilisation de l'eau des puits creusés à la main et les mauvaises conditions d'hygiène des récipients et des puits sont associées à une prévalence accrue de maladies hydriques dans la région étudiée. L'étude met en évidence l'importance de l'amélioration des pratiques d'hygiène et de la gestion des sources d'eau pour réduire l'incidence des maladies. Des études complémentaires avec des analyses bactériologiques sont nécessaires pour mieux comprendre les dynamiques de contamination.